Découvrir Strasbourg
C'est une balade qui a commencé par un film... Un film, peut-être pas le plus grand du moment, mais qui m'a fait sourire et qui m'a rendu, c'est assez rare par les temps qui courent, mes congénères bien sympathiques... Dans la salle noire, trompée par les première images et confondant la Petite France avec l'extrémité de l'île Saint-Louis ( je m'en excuse, évidemment!) je chuchote : "Et cette belle ville, ben oui, c'est Paris..." , quand mon voisin me rétorque : "Ben non, patate, c'est Strasbourg!" Comment? Strasbourg?! Mais c'est impossible, Strasbourg, c'est juste cette ville où le journal télévisé dit que l'on brûle des voitures tous les ans, pas vrai?, ce ne sont pas ces canaux, cette douceur, ce soleil sur le quai... Eh bien si, justement! Et si l'on en parle si peu, c'est sans doute pour que la population entière reste massée sur un rang de galets et ne vienne surtout pas envahir les places et les ruelles... Bref, il fallait que j'en aie le coeur net, et cela tombait bien, les vacances étaient là et rien n'était prévu pour nous retenir... Le temps de réserver une chambre d'hôtel et de traverser la France sur son flanc est, nous y étions, pour quatre jours, à Strasbourg... Et là, inutile de tergiverser : j'ai a-do-ré cette ville. Toulouse, en son temps, m'avait séduite; Strasbourg m'a conquise. Elle a la dimension des villes à vivre : rendue aux piétons et aux cyclistes (omniprésents), c'est une ville terriblement jeune et dynamique ( Pour moi : mieux que de l'air frais, une respiration...), cosmopolite et chaleureuse. Un carrefour à la croisée des chemins où l'on s'arrête parce qu'on y est bien. On va de place en place, et quand on est trop fatigué d'avoir tant marché, on prend le tramway : six lignes! Partout, du vert, des arbres, des jardins. Des bistros sympas où l'on dévore des tartines pas chères et succulentes, des restaurants où les gens se parlent et dont on n'est pas chassés à coups de pied sitôt l'addition apportée, des tartes flambées qu'on mange avec les doigts, au bord de l'eau, avec un verre de pinot noir et une pensée sur la Belle Vie... Dans les rues, des gens simples et chaleureux qui ont compris que lorsqu'on ne pose pas le regard sur soi, on regarde ailleurs, on regarde autre chose, et on voit plus loin. Plus loin que le communautarisme, plus loin que le clan ou le club, plus loin que la montagne qui enferme et retranche : j'ai vu en Strasbourg la ville de l'ouverture. En vérité, ces quatre jours m'ont fait revivre