Revenir

Trois semaines magiques. La larme à l'oeil à l'instant de fermer le cottage, de dire adieu à notre unique voisin, le cheval blanc solitaire, de gratter une dernière fois son mufle doux en jetant un dernier regard par delà l'horizon, encore plus loin, puisque là-bas, rien n'arrête le regard, et il a bien fallu monter dans la voiture. La route, qui nous avait paru si longue, si difficile, le premier soir, nous la suivons les yeux fermés. Casteltownshend, Skibbereen - tous nos chemins passent par Skibbereen- et puis Clonakilty, Bandon, et enfin Cork, l'aéroport. Notre hôte est sur place, nous lui rendons la voiture, échangeons quelques mots autour d'un dernier café. Quelques emplettes au duty-free histoire de panser son coeur gros, et puis l'avion, Paris, notre voiture retrouvée, la France traversée malgré des centaines de kilomètres d'embouteillages - car au milieu, il y a Notre Chienne, qui nous attend en jappant et qui nous fait la fête, sautant de l'un à l'autre, tellement heureuse de nous revoir qu'elle en oublie qu'elle va devoir abandonner des 3500 m2 de jardin frais, ses forêts et tous ses territoires de chasse, ah, ce que l'amour ne fait pas faire...- . La maison retrouvée. On n'ouvre pas les valises, on les balance dans un coin du garage, on verra ça plus tard. La chaleur nous saisit. En trois semaines, nous avions oublié le soleil. Dès le lendemain matin, maillots, serviettes et pique-nique dans un gros panier, nous reprenons la voiture : les plages du Var sont si belles, et si on allait s'y baigner? Douceur inégalable des vacances prises après les vacances...