Bilan de mi-juin
Oh, la course de juin... Finalement, je crois que je ne l'aime pas tellement, ce mois de juin. Je lui préfère mai, le mois tout doux - le mois des jours fériés, enfin, certaines années... -, ou même juillet, le mois de l'oisiveté, celui où quand même, je m'ennuie un peu parfois, juillet si vide de tout... Mais juin, non. Non, parce que tout ce précipite et qu'on a le temps de ne profiter de rien. Les activités s'enchaînent, mais elles ne sont plus des activités, elles sont devenues des obligations, déjà presque des contraintes, et on souffle et on maugrée à l'idée de les subir. Pourtant, il y a de jolis moments. Mister Azur en a sans doute fini de la formation musicale au conservatoire : il est admis en cycle 3, mais il est aussi admis en Première S, alors il faudra faire des choix. Melle Parme, qui tente par tout les moyens de faire oublier sa moyenne de mathématiques, s'est montrée studieuse et appliquée sur les planches, et elle est admise en "galop 4" ; ce soir, pour elle et son amie Emma, ce sera Mozart à quatre mains. Mister Azur jouera aussi, cette pièce si longue et si virevoltante que je ne peux m'empêcher de retenir mon souffle jusqu'à la fin, jusqu'au dernier accord. Mais l'audition est à 17h et j'irai seule, avec le camescope.
J'ai commencé à penser aux cadeaux, je sélectionne chaque année une ou deux personnes qui, par leur charisme, leur volonté ou leur attention, ont permis aux enfants de s'épanouir, d'avancer, de progresser. Cette année, inévitablement, je pense donc au professeur de formation musicale. Tous sont reçus dans sa classe, et elle n'en semblait pas tout à fait étonnée. Pour elle j'ai choisi Fugue, ce livre lu il y a déjà plusieurs semaines et qui m'avait fait pensé à elle. Il s'est imposé comme une évidence, mieux qu'un bouquet de fleurs ou qu'une boîte de chocolats. Pour les autres, je ne sais pas. Melle Parme aimerait laisser un souvenir à sa prof d'anglais, qui a eu la vie dure, cette année, mais qui l'a tellement aidée... Pourquoi pas, j'y réfléchis.
Je pense aussi aux valises, à ces choses qu'il ne faut surtout pas oublier. Mister Azur et Melle Parme quitteront la maison dans moins de trois semaines, chacun dans son avion, et comme c'est le vrai premier grand départ, à l'étranger et sans escorte, je ne peux m'empêcher de me ronger les sangs. Je ne cesse de me répéter : était-ce la bonne décision? Mais comment savoir avant d'expérimenter? On y a pensé, on a pesé le pour et le contre, on s'est arrangé pour que tout se passe le mieux possible, il faut maintenant lâcher prise et laisser faire les choses. Wait and see...