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26 mai 2011

Le temps de faire ce qu'on aime

Les examens d'anglais sont désormais passés. Reste à attendre les résultats. Avec eux derrière moi, je retrouve des journées pleines et le temps d'écrire le matin. J'ai achevé une partie - la seconde-, et commencé une autre - la troisième. Plus j'écris, plus je me surprends piégée moi-même par l'inconnu en devenir. C'est déroutant, fascinant, envoûtant comme une lecture qu'on découvre à chaque page bien qu'on soit maître à bord et responsable du cap à tenir. Le reste de la journée, j'ai dans la tête des personnages qui évoluent, des questions en suspens qui se résolvent d'elles-mêmes à peine le premier mot suivant écrit. Je démarre à chaque fois avec l'angoisse des premiers temps, celle de la page blanche, mais c'est une angoisse inutile puisque les pages se noircissent à présent presque en dépit de moi. C'est comme une bobine qui se déroulerait sous mes yeux : je sais qu'il y a un début, qu'il y a une fin, mais il faut suivre le fil, car c'est lui qui tisse le motif.

L'après-midi, je me lamente, car le printemps est terminé et l'été s'est abattu sur nous. Nous avons rallumé les climatiseurs dans les chambres. Hier, 34.5 degrés à quinze heures. Aujourd'hui, je ne sais pas, j'ai renoncé à sortir et à prendre la voiture, j'ai préféré rester à la maison pour cuisiner un peu. Je sortirai tout à l'heure, à dix-sept heures j'irai chercher Melle Parme, et vers dix-neuf heures je rejoindrai le bord de mer avec la chienne en priant pour qu'il y ait un souffle d'air et pour que le soleil passe vite de l'autre côté de la colline.

J'aime cette maîtrise du temps qui m'est offerte. J'aime ne plus avoir le sentiment d'avoir des journées vaines - il est désespérant ce sentiment de Sisyphe de savoir qu'on pousse une roche qui retombera au même endroit exactement et que toute notre peine n'aura servi à rien, sinon à nous donner justement la conscience de cette peine et de cette vacuité. Les journées s'achèvent désormais sur la liste de ce que j'ai accompli. Ce n'est généralement pas grand-chose d'un strict point de vue social : deux ou trois pages écrites, deux ou trois pages lues, deux ou trois mots nouveaux enregistrés, une tarte poireau-thon-ricotta avec un peu d'aneth et une pincée de curry, une salade composée, des fleurs taillées et arrosées, une petite heure de marche, un peu de rangement, un peu de ménage, deux ou trois coups de fil qu'il fallait bien passer, et voilà que les journées passent et qu'on se retrouve revenus à l'été, avec des rêves de piscine, des rêves de fraîcheur, des rêves de maison, encore...

 

 

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