Ca alors...!
Ca alors, vous êtes terribles...!Alors que je ne passe plus jamais ici, ce soir, l'idée m'en prend, et je regarde de votre côté, et je m'aperçois que les mêmes ( incroyable : les mêmes! Non mais vraiment, vous êtes incorrigibles...), passez chez moi pour voir si par hasard j'y serais, toujours en douce, comme à l'accoutumée, toujours en douceur, sans vous faire remarquer... Bon, ça va pour cette fois, je ne dirai rien, mais je vous signale quand même que dans mon dernier billet, je vous avais fait mes adieux, et que c'était sérieux...
Le saviez-vous, que je ne sais pas quitter? Que je ne sais que me mettre en pause, en retrait, en suspens, mais que je finis toujours par revenir à mon point de départ, un peu changée tout de même par mes lentes pérégrinations, le regard un peu différent, souvent la première étonnée de me trouver si... étrange, tout à coup...
Ma pause a été salutaire, il faut le croire : on m'a proposé Nantes ( Si! Nantes! Nantes attendue dix ans, rêvée, enviée, objet de toutes les comparaisons et de toutes les rivalités..) Eh bien, vous savez quoi? Eh bien j'ai hésité. J'ai hésité d'abord. Mine de rien, j'ai pensé à l'heure du café, sur la terrasse. Aux longues soirées d'été sous les lampions multicolores. A toutes mes paires de tong, mes jupes en lin, et surtout, surtout, mes inséparables lunettes de soleil -à ma vue s'il vous plaît- et à tout ce qu'encore, il faudrait remiser... J'ai pensé à l'odeur du romarin, à cette terre sèche et rude sur laquelle rien ne prend... et ça m'a serré le coeur. Et j'ai dit non. J'ai dit non, finalement, Nantes, tant pis, c'est trop tard, j'ai planté mes deux pieds ici et, vus d'en haut, je ne m'en rendais pas compte, mais je ne peux plus bouger, moi c'est ici que je reste... Bye Bye Nantes... J'ai vendu ma maison, et je cherche la prochaine. Je l'ai déjà en vue. S'il plaît au ciel, elle et moi, on se trouvera enfin. Elle est toute cabossée, sa plomberie est hors d'âge, et je n'ose pas parler des faiences des salles de bain... mais au jardin, il y a les rangées d'agrumes, et puis partout, des oliviers... La terre est sèche et il n'y poussera rien. Rien d'autre, enfin, que du romarin, de la lavande, un ou deux citronniers... Qu'importe. Au final, je n'ai besoin de rien de plus.
(S'il plaît au ciel.)
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